
L’influence des arbres, arbustes et autres haies végétales sur les habitations est expliquée dans cet article. On y découvre notamment que la végétation joue un rôle dans le processus de dessiccation des sols, qu’elle a un effet sur les mouvements de terrain et qu’elle peut provoquer l’apparition de fissures structurelles sur les maisons. En complément des 5 points essentiels déjà présentés ici, voici 5 autres points à connaître.
La végétation sait se protéger de la sécheresse
L’évapotranspiration désigne la quantité d’eau transférée vers l’atmosphère, par l’évaporation au niveau du sol et par la transpiration des plantes. Celle de la végétation caduque intervient de mars à novembre. En cas de sécheresse, la quantité d’eau disponible dans le sol est réduite. L’évaporation de l’arbre diminue alors soudainement. Les feuilles et aiguilles des arbres tombent préventivement. Des feuilles plus petites naissent durant l’été. Certains arbres cherchent alors à pomper l’eau plus en profondeur dans le sol. Dans tous les cas, l’été suivant, l’ensemble des espèces végétales cherchent à diminuer leur croissance aérienne, afin de développer une croissance racinaire.
Les arbres peuvent endommager les canalisations enterrées des maisons
Sous les constructions, les sols constituent des réserves d’humidité à faible profondeur. Ils ne sont pas concernés par l’évaporation des terrains ouverts. Ils attirent les racines et radicelles qui viennent y puiser l’eau nécessaire au développement de la végétation. En se déplaçant, les racines des arbres peuvent se trouver dans la zone où passent les canalisations souterraines (chauffage, alimentation en eau de la maison, eaux usées). Les tuyaux enterrés dans le sol étant sensibles à l’action des racines, si l’une d’entre elles les déplace, une fuite pourrait survenir et avoir des conséquences désastreuses pour la construction, comme par exemple l’affouillement des fondations.
Les racines des arbres sont attirées par l’eau disponible sous la construction
Les racines des arbres sont capables de provoquer des fuites d’eau accidentelles, en déplaçant les canalisations enterrées. Mais d’autres causes peuvent également charger le sol en humidité. C’est par exemple le cas d’un dispositif de drainage mal installé ou encore obstrué. Le drain ne jouant plus son rôle, l’eau peut s’accumuler dans le sol sous la construction. Cette situation favorise la pousse de racines et radicelles aux abords des fondations. La propagation de la végétation à proximité de la maison accentue la dessiccation des sols et les mouvements de terrain, à l’origine de la fissuration des ouvrages. Il est à noter que d’autres facteurs environnementaux, tels que les remontées de nappes phréatiques, contribuent à attirer la végétation aux abords de l’ouvrage.
La végétation est un argument défavorable à l’indemnisation en catastrophe naturelle
Les sols argileux présentent souvent des variations importantes de volume lorsque leur teneur en eau évolue, en réponse aux conditions climatiques. Ces mouvements de terrain sont à l’origine de sinistres (désordres de type fissures) sur les ouvrages. En cas d’événement climatique exceptionnel, les pouvoirs publics peuvent reconnaître l’état de catastrophe naturelle. Cela donne le droit aux sinistrés d’être indemnisés par leur compagnie d’assurance. C’est à ce moment là que débute, le plus souvent, un véritable parcours du combattant, comme évoqué dans cet article. En effet, l’expert de l’assurance cherche régulièrement à démonter que l’action de la végétation est l’élément déterminant du sinistre, afin de ne pas indemniser le propriétaire assuré. Pourtant, il est à noter que l’impact réel de la végétation sur le retrait-gonflement des argiles (RGA) et ses incidences sur les constructions, doit être prouvé. La démonstration passe notamment par la production d’un bilan hydrique, comparant les quantités d’eau fournies à une plante (précipitations, arrosage, etc) et sa consommation réelle.
Des solutions curatives existent pour supprimer la succion des racines
La succion de l’eau par les arbres peut engendrer des dégâts importants. Aussi, afin d’éviter la fissuration des maisons, trois principales protections préventives et/ou curatives peuvent être mises en place. Elles consistent en des écrans anti-racines, dont la profondeur dépend de l’agressivité des arbres, des contraintes d’accès aux engins de chantier et de la distance entre les arbres et la maison. Il s’agit de :
- la pose d’un voile polyester étanche descendu jusqu’à 3 mètres ;
- la réalisation d’un écran en béton coulé pleine fouille (terrassement avec un godet de 30 centimètres) ;
- la mise en place d’un écran métallique, placé à une distance minimale de 4 mètre des arbres.