
Un projet de construction présente toujours un minimum de risques, à plus forte raison si le constructeur ne procède pas à une étude du sol, alors que celui-ci est argileux. Le phénomène RGA (retrait-gonflement des argiles) est en effet une cause fréquente de désordres, notamment de fissures. L’évaluation des risques et la réalisation de fondations adaptées, permettent de prévenir et de limiter les dégâts. Voici donc les conseils essentiels pour faire construire sa maison sur un sol argileux.
Mouvements d’un sol argileux : adapter les fondations
Le comportement d’un sol argileux est similaire à celui d’une éponge. Les eaux pluviales hydratent le sol, ce qui entraîne son gonflement, tandis que les périodes sèches causent sa rétractation. Ces mouvements, communément appelés retrait-gonflement des argiles, rendent les fondations d’une maison plus vulnérables. Les fissures et l’affaissement du dallage sont les principaux désordres causés par le RGA. Une étude préalable s’impose avant de construire sur un tel terrain. L’ancrage des fondations, en particulier, doit être consciencieusement étudié. La profondeur minimale va de 0,80 mètres à 1,20 mètres. Dans tous les cas, il convient de veiller à l’homogénéité de la profondeur d’ancrage des fondations dans le sol.
Construire une maison dotée d’une structure renforcée
Dans le cadre d’une construction sur sol argileux, une structure rigide est vivement recommandée. Certaines techniques spécifiques sont, ainsi, à mettre en œuvre, comme :
- l’utilisation de chaînages horizontaux pour ceinturer les parois porteuses et les murs de remplissage. Ces chaînages doivent être fermés et continus. Leur hauteur doit par ailleurs atteindre le niveau des planchers ;
- la réalisation de chaînages verticaux de chaque côté des joints de fractionnement, ainsi que dans les angles rentrants et saillants ;
- l’étroite surveillance des liaisons entre les chaînages verticaux et horizontaux de la structure.
Mise en place d’une ceinture étanche lors de la construction
Les déséquilibres hydriques sont dangereux pour la construction. Par ailleurs, construire un bâtiment sur un sol argileux accroît les pressions de gonflement. Il est de ce fait important de réaliser une ceinture étanche sur tout le périmètre de la maison. On peut également recourir à un dallage imperméable périphérique ou à une géomembrane, qui soit aussi large que possible. Ces dispositifs permettent de minimiser l’évaporation de l’eau du sol sur lequel repose la maison. Notons que plus la perte hydrique est importante, plus les risques de fissures sont élevés.
L’importance de la conformité des raccordements d’eau
Les raccordements d’eau doivent impérativement être reliés au réseau collectif. C’est une disposition importante qui permet de pallier aux conséquences de l’humidité. Si ce raccordement au réseau collectif s’avère impossible, alors les zones de rejet de l’eau doivent se situer à au moins une quinzaine de mètres de la maison. L’étanchéité des canalisations joue également un rôle important. En outre, favoriser les tranchées drainantes aide à éviter les variations localisées d’humidité.
Faire construire sur un sol argileux : quels sont les risques ?
Une maison qui repose sur un sol argileux doit être en mesure de résister aux mouvements RGA. Un manquement à l’application des conseils ci-avant favorise l’apparition des fissures. Quel que soit le type de cisaillement rencontré, les fissures constituent des pathologies de la construction non négligeables. Elles sont provoquées par différentes contraintes subies par la structure et nécessitent un traitement de toute urgence. Précisons que se débarrasser de ces désordres est souvent compliqué et coûteux. Il est donc important de ne construire une maison sur sol argileux, qu’après avoir procédé à une étude approfondie du terrain.