5 désagréments causés par les fissures

Comme on a pu le voir dans le précédent article, la fissuration en bâtiment est tout sauf normale. On ne peut pas vraiment dire que les fissures embellissent les maisons. Mais le vrai problème est ailleurs. Le plus souvent, il est d’ordre structurel, car les fissures menacent l’intégrité structurelle de la maison, voire la sécurité des occupants. Une récente étude a d’ailleurs montré que les fissures font partie des défauts majeurs dévalorisant un logement. Mais, au-delà de l’aspect visuel, les fissures ont bien d’autres désagréments.

Les fissures présentent des risques

Lorsqu’on parle des risques liés aux fissures, cela ne suscite pas toujours une attention à la hauteur de la menace. Sans pour autant tomber dans la paranoïa, il est prudent de considérer que certaines fissures peuvent être dangereuses pour l’intégrité de la maison. Le plus souvent, cette dernière ne s’effondrera probablement pas de si tôt (même si des cas existent et qu’il convient d’être vigilant). On peut difficilement prédire comment sera l’état technique d’un bien immobilier à plus ou moins long terme, surtout dans les cas où une cause extérieure, peu visible ou mal comprise, rend les fissures évolutives. Toutefois, si aucune action corrective n’est envisagée, il est certain que l’évolution des fissures se fera de plus en plus menaçante. La solidité de l’ouvrage, comme la sécurité des personnes, risqueront alors d’être mises en péril.

Les fissures sont compliquées à éradiquer

Le traitement durable des fissures sur les maisons suppose d’en connaître l’origine. Il est en effet nécessaire de comprendre le phénomène de fissuration, pour pouvoir s’en débarrasser définitivement. Faute de quoi, après travaux de rebouchage sur la superstructure, les fissures réapparaîtront. Comme en médecine, on ne soigne pas une fracture ouverte avec un pansement. S’il s’agissait seulement de les reboucher avec du mortier, cela se saurait ! Il convient, non seulement, de supprimer la cause des fissures (par exemple faire cesser un phénomène d’atteinte aux fondations et les stabiliser et/ou les renforcer), mais aussi de redonner à la superstructure sa cohésion d’origine (cerclages, agrafes, tirants, application de fibres de carbone, etc.).

Les fissures coûtent cher à réparer

On efface les effets, c’est à dire les fissures, après avoir compris leur source et les facteurs aggravants (affaissement de terrain, sol argileux, malfaçons, etc.). Selon les situations, il faudra parfois poser des agrafes dans la maçonnerie, réaliser des travaux de sous-œuvre, ou encore poser des micro-pieux sous les fondations. Mais toutes les solutions de réparation des fissures ont un point commun : leur coût est souvent très élevé (d’une dizaine à plusieurs centaines de milliers d’euros). Parfois, certaines solutions coûteuses sont, de surcroît, inadaptées et donc, inefficaces (exemple des résines expansives sur des fissurations liées aux argiles gonflantes).

Les fissures impliquent une démarche complexe pour être indemnisé

Les constructions récentes sont couvertes par plusieurs garanties légales. La plus connue est la garantie décennale, qui prend en charge l’indemnisation de certains types de désordres, dans les dix années qui suivent la réception de l’ouvrage. Mais l’ouverture d’un tel dossier est souvent un véritable parcours du combattant. La préparation du dossier sur le plan technique, les réunions d’expertise, les avis contradictoires, les négociations… Tout ceci s’avère complexe et usant pour un maître d’ouvrage non-professionnel. C’est aussi le cas des recours pour vice caché contre un précédent propriétaire et des dossiers d’indemnisation en catastrophe naturelle.

Les fissures font fuir les acquéreurs potentiels

La valeur d’un logement peut être affectée par la présence de défauts. Les non-conformités techniques de la construction, les désordres d’humidité et les fissures, diminuent l’attrait d’un bien immobilier en vente. Ces défauts concernent aussi bien l’aspect esthétique, que l’aspect structurel de la maison. Bien qu’ils ne soient pas toujours irréversibles, les défauts font peur à beaucoup d’acquéreurs qui préfèrent alors, par mesure de précaution, porter leur choix sur un bien immobilier plus “sain”.