
Un balcon est une plate-forme à hauteur de plancher, formant saillie sur une façade et fermée par une balustrade ou un garde-corps, généralement en métal ou en béton. On parle de balcon-terrasse, lorsqu’il forme une toiture pour des locaux se trouvant à l’étage inférieur. Les balcons sont généralement constitués d’une dalle de béton armé, située à hauteur de plancher. Le ferraillage dans le béton vise à renforcer et rigidifier l’ouvrage et permet de résister à la charge de plusieurs personnes et objets (mobilier par exemple). Travaillant le plus souvent en porte-à-faux, c’est à dire en consoles, la dalle forme sur la façade une saillie horizontale (avec ou sans corbeaux), fermée par un garde-corps métallique ou en béton armé. On distingue deux types de désordres affectant les balcons : les désordres structurels et les désordres secondaires, c’est à dire dont les conséquences sont moins graves.
Les désordres structurels sur les balcons
Les désordres structurels ont des conséquences importantes, pouvant aller jusqu’à l’effondrement du balcon. La rupture s’explique parfois par un défaut de conception ou de réalisation de l’armature. En phase de conception, on observe que les erreurs de lecture de plans en sont régulièrement la cause. Il est à noter que la fissuration des balcons, en partie supérieure de la dalle et parallèle à l’appui, font partie des désordres les plus inquiétants. En effet, ces fissures peuvent traduire une insuffisance de section d’acier ou encore un mauvais positionnement en hauteur des aciers. Mais le plus souvent, les désordres affectant les balcons sont consécutifs au vieillissement des armatures (oxydation, corrosion). L’eau de pluie, en s’infiltrant par les fissures, provoque la corrosion des aciers, augmentant ainsi le risque d’effondrement. Durant un chantier de construction, il peut arriver qu’un balcon s’effondre à la suite d’une fissuration en sous face (signe précurseur). Plus rare, ce type de sinistre est dû à une incompatibilité entre l’étaiement (armature en partie basse) et la phase finale (armature en partie haute).
Les autres causes de fissuration des balcons
Plusieurs types de fissuration sont constatés sur les balcons. Voici plusieurs exemples :
- les fissures horizontales, entre le balcon et les garde-corps en béton, s’expliquent par le retrait du béton et la dilatation différentielle entre des éléments qui ne sont pas exposés de la même manière au soleil ;
- les fissures verticales des garde-corps ont pour cause, soit une insuffisance des armatures horizontales, soit un espacement trop important des joints ;
- les fissures perpendiculaires à la façade, en partie supérieure de la dalle, sur des balcons continus, sont le signe d’une absence de joints de fractionnement ;
- etc.
L’éclatement des nez de balcons
Le nez désigne une pièce rapportée par vissage ou collage sur une partie d’un ouvrage. Pour un balcon, il peut s’agir d’un arrêt de carrelage, formant goutte d’eau et évitant noircissures et moustaches. De manière fréquente, certains nez de balcons sont endommagés à cause de l’éclatement des bétons par poussée des fers. Le désordre provient d’une armature de trop fort diamètre, mal enrobée par le béton. Au fil du temps, le béton armé perd de son imperméabilité. Des fissures apparaissent. L’eau de pluie s’infiltre et provoque la corrosion des armatures en dalle. Le volume du fer augmente jusqu’à provoquer l’éclatement des bétons.
Les efflorescences et stalactites en sous face des balcons
L’étanchéité des balcons n’est pas une règle imposée aux constructeurs. Cependant, il appartient au concepteur du projet de construction d’en apprécier la nécessité ou non. Les critères d’appréciation sont, par exemple, la zone climatique et l’exposition aux intempéries. Quand elle ne s’avère pas requise, les règles de l’art requièrent de veiller à ce que la pente évite le risque de stagnation d’eau, afin que sa percolation à travers ne soit pas possible. Les efflorescences et stalactites en sous face des balcons sont souvent considérées comme des désordres esthétiques, car elle n’entrent pas dans la définition des désordres couverts par la garantie décennale. Il n’en reste pas moins que les traces d’humidité avec calcifications, en sous-face des balcons, peuvent générer des nuisances et des litiges entre les voisins d’une même copropriété.
Les infiltrations par les seuils de portes-fenêtres de balcons
Les infiltrations par seuils de portes-fenêtres apparaissent en cas de d’absence de décrochement altimétrique, entre le balcon et le plancher intérieur du logement. En effet, le passage d’eau sous les seuils de portes-fenêtres et remontées capillaires dans les pièces habitables se produisent en l’absence de marche ou de seuil saillant en béton, entre le balcon et le plancher intérieur. Par vent fort, l’eau de pluie peut être rabattue vers la menuiserie. Cela provoque des infiltrations. L’évacuation insuffisante des eaux collectées par le balcon peut contribuer au désordre. Il est à noter que le phénomène est aggravé lorsque le balcon est carrelé (revêtement scellé), le mortier peut être imbibé d’eau, en raison du mauvais positionnement du fil d’eau des gargouilles. Par ailleurs, une fissure traversante se trouvant à la jonction de la dalle de béton et de la façade peut aussi constituer une voie d’eau vers l’intérieur du logement.