
Connaître le sol est utile pour réaliser des économies, en optimisant la solution de fondation et en calculant au plus près les matériaux de construction. Le coût d’une étude de sol représente en général moins de 1 % d’un budget de construction. Malgré cela, on observe que de nombreuses maisons individuelles sont encore réalisées sans étude de sol. Une des raisons à cela : la non sensibilisation du maître d’ouvrage sur l’intérêt de réaliser une étude géotechnique.
L’absence d’étude de sol favorise-t-elle le risque d’apparition de désordres ?
Les assureurs ont mis en évidence que l’absence d’étude de sol, une étude de sol incomplète ou le non respect des conclusions d’une étude de sol en phase travaux, expliqueraient environ 50% des sinistres de maisons individuelles. Ce constat est logique : sans étude de sol, la maison est construite à “l’aveugle” (choix des fondations et de leurs caractéristiques par exemple). Ainsi, il est fréquent qu’en l’absence d’étude de sol, la maison s’affaisse ou se fissure au bout de quelques années (parfois, malheureusement pour le maître d’ouvrage après que la garantie décennale ait expirée…).
L’étude de sol est-elle obligatoire pour construire une maison ?
Contrairement à une idée reçue, l’étude de sol n’est pas obligatoire. Néanmoins, elle reste fortement conseillée notamment pour garantir la réussite d’un projet de construction. Dans certaines zones, considérées à risque (zone sismique, mouvement de terrain, risque de gonflement d’argiles, etc.), une étude de sol est requise avant travaux. Ils arrivent encore que certaines compagnies d’assurances, conscientes des risques de sinistres, rendent obligatoire la réalisation d’une étude de sol.
En quoi consistent les sondages lors d’une étude de sol ?
En phase de construction, le maître d’ouvrage conseillé par le constructeur – qui, on le rappelle, à une obligation de résultat mais aussi un devoir de conseil – a le choix entre construire sa maison sur des fondations classiques (avec tous les risques possibles en termes de fissuration) ou faire une étude de sol (G12), pour établir la nature du sol, ses caractéristiques mécaniques et le type de fondation à créer. Si cette dernière option est prise le bureau d’étude de sol peut réaliser des sondages telles que :
- reconnaissances géologiques (sondages destructifs, sondages au tractopelle ou sondages carottés)
- essais géomécaniques (sondages pressiométriques ou pénétrométriques)
- essais en laboratoire (terrain situé zones à risques sismiques ou argile gonflante par exemple)
Quels risques peuvent être mesurés avec une étude de sol ?
L’objectif d’une étude géotechnique est de qualifier les risques sur un terrain. L’étude de sol peut ainsi permettre d’identifier et évaluer la dangerosité du sol par rapport à une construction existante (mission G5 par exemple) ou futures (mission G1 et G2 par exemple). L’étude de sol révéle :
- la présence d’eaux souterraines (variabilité spatiale et temporelle, débit, impact sur l’ouvrage, etc.)
- les terrassements utiles (phasage, passage des engins et grues, présence de sols rocheux à extraire, rencontre de l’eau…)
- les soutènements éventuels (types, dimensionnement, etc.)
- le système de fondation pour la maison (profondeur, nature, portance, tassements envisagés, etc.)
- les dallages et les voiries (terre-plein, radier, vide sanitaire, épaisseur nécessaire de la couche de forme, préparation du sol, etc.)
Les missions d’étude de sol sont-elles encadrées par la loi ?
Oui, les missions d’ingénierie géotechnique sont normalisées. Quant aux études de sol, elles dépendent de la norme NFP 94-500. Cette norme définit l’enchaînement des différentes missions d’ingénierie géotechnique qui doivent être effectuées pour étudier les propriétés géotechniques des formations géologiques constituant le sous-sol et leurs incidences sur les aménagements de sites, ainsi que sur les ouvrages existants ou à réaliser. La dernière version de la norme date de novembre 2013. Elle prévoit 5 types de missions et plusieurs sortes de sous-missions :
- Mission G1 ES – modèle géologique du site et préconisation générale
- Mission G1 PGC – Principes Généraux de Construction selon les reconnaissances et analyses de sol
- Mission G2 AVP – Avant Projet précisant les principes constructifs et d’adaptation du projet au sol
- Mission G2 PRO – en Phase PROjet définissant les méthodes d’exécution pour les ouvrages géotechniques,les valeurs associées, ainsi que les notes de calcul de dimensionnement
- Mission G2 DCE/ACT – En Phase DCE / ACT – cahier des charges, aide pour la sélection des entreprises et pour l’analyse technique des offres
- Mission G3 – Etude et suivi géotechnique d’exécution – analyse détaillé des ouvrages géotechniques et suivi de leur exécution en vue de réduire les risques géotechniques résiduels
- Mission G4 – Supervision géotechnique d’exécution – contrôle de la conformité aux objectifs du projet, de l’étude et du suivi géotechnique d’exécution.
- Mission G5 – Diagnostic géotechnique – étude d’un ou plusieurs éléments géotechniques dans le cadre d’un diagnostic, mais sans aucune implication dans d’autres éléments géotechniques