
Les maisons individuelles sont, en général, fondées superficiellement par des semelles en béton armé. Les mouvements différentiels des terrains sont à l’origine de contraintes de traction et de cisaillement dans la structure des maisons. Dans un premier temps, le sol se déforme. Puis les tensions accumulées dans la construction se libèrent. La maçonnerie se fissure. Le plus souvent, des fissures apparaissent en priorité dans les zones les plus fragiles de l’ouvrage, par exemple au niveau des ouvertures, des joints de maçonnerie et des défauts de liaison des ferraillages. Les fissures de cisaillement ont des caractéristiques et une localisation spécifiques. Les voici en détail.
Les fissures de cisaillement longitudinal
Les fissures peuvent prendre la forme de hachures, aussi bien sur les murs intérieurs que sur la façade extérieure. Les hachures peuvent se développer selon un plan longitudinal. On constate ce genre de désordres, par exemple, en cas de retrait du plancher en béton (déformation en flexion de sa partie centrale), ayant pour conséquence un cisaillement en façade au niveau de l’appui. Une maison est construite avec des matériaux composites. Il s’agit de petits éléments de maçonnerie (parpaings, briques, etc.), chaînages, planchers, semelles de fondations, etc. Un tassement ou mouvement du sol entraîne des sollicitations sur l’ouvrage et le déplacement des éléments élémentaires de construction. Mais l’adhérence entre ces derniers fait que les efforts de cisaillement donnent naissance à des fissures en forme de hachures. En effet, le déplacement des ouvrages élémentaires est alors rendu impossible. Par exemple, l’adhérence entre chaînage et maçonnerie empêchent les glissements entre eux.
Les fissures de cisaillement transversal
Les fissures de cisaillement transversal sont déterminées selon le souffle et l’allure de la fissure, ainsi que son désaffleure et l’épaufrement de ses lèvres.
- Souffle et allure de la fissure
L’argile gonflante réagit comme une éponge. En période de sécheresse, le sol se rétracte en raison de l’évapotranspiration. Puis, le sol gagne en volume avec les pluies allant de l’automne au printemps. Il est ainsi fréquent que les maçonneries se cisaillent sur un plan horizontal, le plus souvent juste en dessous ou au-dessus du niveau du plancher bas, sur vide sanitaire ou dallage. Ces fissures sont justifiées par l’absence, en milieu de mur, de renfort en béton armé (chaînage vertical par exemple) pour résister au cisaillement de la maçonnerie du mur et à la rotation de la semelle de fondation.
- Désaffleur de la fissure
Sauf cas particulier (fuite de canalisations souterraines par exemple), la teneur en eau du sol sous la construction est invariable. Aussi, cela n’est pas vrai pour le sol en dehors de l’emprise de la maison. Cette situation fait que la semelle de fondation peut tourner autour d’un axe longitudinal, ce qui conduit à l’apparition de fissures de cisaillement transversal. On observe régulièrement un désaffleur de plusieurs millimètres pour ce type de fissures.
- Epaufrement des lèvres de la fissure
Les tassements du sol, puis de fondations, entraînent la rotation de l’appui du dallage sur le mur de soubassement. Ce phénomène s’accompagne souvent d’une chute de l’enduit de façade, de part et d’autre de la lèvre de la fissure. L’épaufrure est ici le défaut de surface dû à la fissure de cisaillement sur le parement. Contrairement aux fissures horizontales de dessication (à cause de la végétation notamment), les fissures de rotations de dallages présentent plus souvent un désaffleur.