Immeuble Le Signal : le symbole de l’érosion marine en Aquitaine

« Le Signal » est un immeuble bâti sur la dune de Soulac-sur-Mer. Le bâtiment est aujourd’hui l’exemple illustrant les conséquences de l’érosion marine. C’est également l’exemple d’un défaut d’anticipation du phénomène d’érosion notamment la vitesse du recul du trait de côte. Il est de même sur une partie de la côte atlantique (voir le cas de Lacanau ci-après). Cette situation nous interroge sur la loi littorale. Elle interdit la construction à moins de 100 mètres du rivage. Mais cette loi est-elle suffisante dans un contexte de changement climatique où le niveau de la mer monte inexorablement ?

Témoignage d’une ancienne habitante du Signal, victime de l’érosion marine

Le Signal : un immeuble menacé par l’érosion marine en Aquitaine

L’immeuble de quatre étages, construit en 1967 à 200 mètres du rivage, n’est plus qu’à 10-12 mètres, sur une petite dune prête à s’effondrer, sous l’effet de l’érosion naturelle du littoral
Les 75 propriétaires ont été évacués en 2014 par arrêté préfectoral, mais aucun n’a pu être indemnisé (certains ont encore un crédit en cours)
Les propriétaires ont été déboutés en justice de leurs demandes de faire reconnaître l’érosion dunaire au titre des risques naturels donnant droit à indemnisation, comme la submersion marine ou les mouvements de terrain
Une proposition de loi sur l’évolution du trait de côte et la question de l’indemnisation est en préparation pour l’automne, qui devrait couvrir le cas exceptionnel des infortunés propriétaires du Signal, doubles perdants de l’érosion

En ce moment : Mardi 5 juin 2018, les représentants des copropriétaires de cette barre d’immeubles, contraints de vider les lieux en quelques jours, fin janvier 2014, sans indemnisation, par un arrêté de « péril imminent » consécutif à une série de tempêtes, ont été reçus pour la première fois au ministère de la transition écologique et solidaire, par le directeur de cabinet de la secrétaire d’Etat, Brune Poirson, un conseiller du ministre Nicolas Hulot et deux techniciennes.

Lacanau : et si le front de mer bâti était déplacé ?

L’avenir de la cité balnéaire de Lacanau en question. La ville est sérieusement menacée par l’érosion. L’équation : crise et érosion ont tendance à faire chuter les prix immobiliers. La municipalité a renforcé l’enrochement de la plage. Mais personne ne sait combien d’années cela tiendra. A long terme, tous les scénarios sont envisagés et notamment une solution radicale : la destruction d’une partie du front de mer et la construction de ce dernier dans les terres. La relocalisation est un scénario qui partage les habitants de Lacanau, comme les touristes.