On dit que l’eau est à l’origine de la vie. Mais ce qu’on dit moins c’est qu’elle peut aussi causer de nombreux ennuis. En particulier, lorsqu’elle interagit avec une construction qui est mal protégée. Par exemple, le ruissellement d’eaux souterraines à proximité des fondations d’une maison peut conduire à leur déchaussement. Les tensions générées sur la structure de l’ouvrage se traduiront alors par des fissures. D’autres phénomènes liés à l’eau peuvent aussi engendrer des désordres d’humidité. C’est le cas des inondations par remontées de nappe phréatique.
Les crues résultent de phénomènes de surface mais aussi souterrains
L’inondation par remontée de nappe phréatique est moins connue que les inondations classiques, liées au débordement d’un cours d’eau ou au ruissellement de surface (cas de pluies abondantes). Elle n’en reste pas moins un phénomène aussi impressionnant que dévastateur, pour les constructions qui sont établies au dessus d’une nappe souterraine. La prise de conscience de ce risque a eu lieu en 2001 alors que des inondations par remontée de nappe phréatique avaient déjà été constatées régulièrement dans le nord, l’ouest, l’est (Champagne) et le sud-ouest (Poitou-Charentes) de la France.
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Inondation par remontée de nappes souterraines : l’exemple du bassin du Clain
Lorsqu’une pluie d’intensité moyenne tombe sur un territoire où les nappes souterraines sont saturées, celle-ci peut engendrer des phénomènes d’inondation plus catastrophiques qu’une pluie forte sur des nappes basses. Le département de la Somme, qui a connu plusieurs épisodes de remontée de nappes souterraines, est bien placée pour le savoir. L’étude du bassin du Clain révèle notamment qu’il est important de considérer les niveaux des nappes dans la prévision des phénomènes d’inondation à Poitiers. Voir, par exemple, l’étude du BRGM analysant l’impact de l’état des nappes dans les crues du bassin du Clain (BRGM/RP-62051-FR)
Les dégâts d’une inondation de remontées de nappes sur les maisons
En cas de remontée de nappe souterraine, dans une maison, l’ouvrage peut être affecté. L’inondation atteint tout d’abord les zones enterrés de la construction. Les caves, sous-sols, et parking par exemple. Il peut ensuite arriver que l’inondation soit observée dans les parties supérieures (pièces en rez-de-chaussée ou jardin par exemple). En remontant, l’eau peut transporter des débris en tout genre, occasionnant des nuisances visuelles et olfactives. Mais c’est surtout les dégradations sur le bâti qui sont les plus gênantes :
- Dissolution du sol, affaissement, voire effondrement (fontis)
- Liquéfaction du sol de fondation
- Réduction de la capacité portante des fondations
- Soulèvement du bâtiment
- Tassement différentiel et fissuration de l’ouvrage
- Corrosion des bétons
- Désordre d’humidité divers (taches, traces de rouille, pourrissement des éléments bois, etc.)
Voir également notre dossier sur les 5 causes possibles de remontées d’humidité du sol
Se renseigner sur les risques de remontées de nappes souterraines sur sa commune
Le BRGM fait partie des acteurs impliqués dans la prévention des crues et inondations. Il met à disposition à l’usage des experts mais aussi des particuliers des informations relatives aux risques et également des outils de prévision. Le site remontée de nappes qui permet d’afficher la carte des remontées de nappe à l’échelle d’un département et même d’une commune est un exemple. D’autres acteurs sont également engagés dans la prévention des inondations et notamment par remontées de nappes souterraines :
- Les Services d’Annonce de Crue (SAC) animés, pour la plupart, par les DIREN
- Le Service Central d’Hydrométéorologie et d’Appui à la Prévision des Inondations (SCHAPI)
- La Direction de la Prévention des Pollutions et des Risques (DPPR) du MEDD
- La Direction de l’Eau du MEDD
- Les Préfectures
- Certains Conseils Généraux, comme par exemple celui du Loiret*
- Certains Etablissements Publics Territoriaux de Bassins (EPTB)
- Des organismes de recherche le CEMAGREF
Evaluer précisément le risque de remontées de nappes phréatiques avec une étude de sol
Toutes les roches ne laissent pas passer l’eau de la même manière. Ainsi, le phénomène de remontées de nappes se produit le plus souvent dans certains types de calcaires, notamment dans les couches aquifères de la craie. Au contraire, dans les sols sableux, l’eau est rapidement absorbée. Le meilleur moyen d’évaluer les risques sur sa maison est de recourir à une étude de sol. En cas de risque suspecté (ou confirmé par l’étude de sol), une expertise technique indépendante peut également permettre de mettre en place des dispositions constructives adaptées pour protéger la maison (un cuvelage par exemple).
