Les liants sont utiles à la fabrication des mortiers organisant les liaisons entre les matériaux de construction secs. Ainsi, si on s’intéresse à la définition d’un liant, il s’agit d’un élément servant à réunir les agrégats, autrement dit, principalement, le sable et les graviers. Les 3 principaux liants utilisés pour les constructions traditionnelles sont l’argile, le plâtre et la chaux. Les ciments ont détrôné les chaux depuis la second moitié du XIXème siècle.
Les liants pour fabriquer des mortiers et rénover un mur ancien
Constitué de sable, d’eau et d’un ou plusieurs liants, le mortier est utilisé dans la plupart des travaux de scellement ou de coffrage. Le liant est donc un élément indispensable pour construire ou rénover certains murs. Les mortiers sont plastiques au moment de leur mise en oeuvre. Mais ils durcissent de façon irréversible par le phénomène physique de prise accompagnant l’évaporation de l’eau. La fabrication d’un mortier se veut simple. Néanmoins, elle nécessite un certain savoir-faire et suppose de respecter les bons dosages différents selon les besoins.
Le mélange des liants pour obtenir plusieurs avantages
Un mur peut recevoir plusieurs liants de nature différente. L’objectif est de cumuler les avantages de chacun des liants. Ainsi, il est habituel d’ajouter de la chaux à l’argile dans le but de stabiliser le mélange et, par exemple, de le rendre plus efficaces pour résister à un dégât des eaux. Autre illustration : mélanger du plâtre avec de la chaux permet d’obtenir d’un mortier qui durcit plus rapidement et avec des qualités supérieures à celles d’un mortier constitué entièrement de chaux. Enfin, le ciment est régulièrement additionné avec de la chaux – on parle d’enduit “bâtard” qui a pour effet de ralentir la vitesse de prise du mortier et d’améliorer sa dureté.
L’argile : le liant le plus ancien utilisé en construction traditionnelle
L’utilisation de l’argile comme liant remonte à la nuit des temps. La technique serait connue depuis le VIIe siècle avant JC en Anatolie du sud. Pour être précis, il conviendrait de parler de liant à base de terre composée d’argile. Associé à de l’eau l’argile devient plastique. Puis elle durcit lorsque l’eau s’est évaporée. L’usage de liant argileux consiste à lier les ossatures en branche verticales, c’est à dire des murs et horizontale, en d’autres termes des couverture en terrasse. Puis, le liant d’argile est utilisé pour rendre étanche la construction : technique d’enduisage d’argiles étalées à la main pour les maisons en torchis.
Le plâtre : le liant offrant les meilleures qualités d’adhérence aux briques et pierres
On fabrique du plâtre en faisant cuire du gypse entre 160 et 180°C. Le gypse est également appelé “pierre à plâtre” : il s’agit d’une roche tendre et saline. Après cuisson, le plâtre a perdu une grand partie de son eau. Il devient pulvérulent, ce qui signifie que le plâtre est réduit est sous forme de poudre. Ajouter à de l’eau, le volume de plâtre s’accroit. Il reprend la dureté du gypse. Sa prise est rapide et ses qualités d’adhésion aux briques et aux pierres est réputées excellentes.
Les chaux : le liant traditionnel pour faire “respirer” un mur ancien en pierre
A l’instar de l’argile, les chaux font partie des plus vieux liants qui existent pour le mortier. Leurs usages remonteraient au IIIème siècle avant notre ère. De nos jours, dans l’habitat ancien, les chaux sont le liant idéal pour rénover les pierres anciennes d’un mur. Notamment car les chaux évacuent la vapeur d’eau de l’intérieur vers l’extérieur et qu’elles favorisent les échanges hygrothermiques (température et taux d’humidité de l’air ambiant d’une maison). Les chaux sont le résultat de la calcination (perte de masse qui résulte de l’échauffement d’un matériau) de la pierre calcaire à une température d’environ 900°C. S’agissant des chaux, les dosages doivent être précis au risque d’avoir des déconvenues. A ce titre, en rénovation de maçonnerie traditionnelle, on dit souvent qu’il y a autant d’utilisateurs que d’usages de la chaux et que de recettes possibles. Bons à savoir, il existe plusieurs sortent de chaux : la chaux dite aérienne et la chaux hydraulique. On la trouve encore en pâte (pour les finitions sur le mur objet de la rénovation).
